Le développement durable : une application à la croisée des chemins interculturels
Notes d'analyse, Développement durable, juillet, 2008
Si l’on parle de développement « durable », faut-il en déduire qu’il existe un développement qui ne le soit pas ? Dès lors, ne serait-ce pas le développement lui-même qui constituerait une partie du problème de la durabilité ? D’où une nécessité de ne pas se limiter à trouver un développement alternatif (parce qu’alors le développement durable reste du développement en soi) - mais aussi des alternatives au développement ou, au moins, d’essayer de sortir du cadre qui le détermine.
Ce n’est donc pas du concept même de développement durable qu’il est question ici, mais plutôt de ses fondements et, surtout, de sa mise en pratique.
Pour étayer cette réflexion, nous essayerons de comprendre en quoi le développement resterait empreint de la notion de croissance et quel est l’impact de cette confusion pour la/les définitions du développement durable et ses applications, notamment dans des rapports Nord/Sud. Afin de parvenir à une compréhension plus globale de cette problématique, il semble important de se rendre compte en quoi le développement durable a une matrice occidentale qui le rendrait non universel et, par conséquent, non exportable tel quel. Pour finir, nous proposerons quelques pistes pour une mise en oeuvre d’un développement durable plus « participatif », plus adaptable ou adapté aux contextes (sans tomber nécessairement dans le particularisme) et donc moins déconnecté du politique.